Les Exchange-Traded Funds (ETFs) ont révolutionné le monde de l'investissement en offrant aux investisseurs un accès diversifié à une gamme étendue de produits et de marchés. L'une des caractéristiques clés qui différencie les ETFs est leur méthode de réplication, déterminant comment ils suivent les performances de leur indice de référence. Il existe trois principaux modes de réplication des ETF : la réplication physique, la réplication physique par échantillonnage, et la réplication synthétique. Voyons ceci point par point.
1) Réplication physique
La réplication physique est le mode le plus direct. Dans ce cas, l'émetteur de l’ETF achète réellement tous les actifs sous-jacents de l'indice qu'il suit. Par exemple, si l'indice se compose de 100 actions, l'ETF sera composé de ces 100 actions. Cela signifie que les performances de l'ETF devraient généralement refléter étroitement celles de l'indice.
Avantages : hormis le point précédent, la transparence est le principal avantage de la réplication physique. Les investisseurs peuvent voir exactement quelles actions le fonds détient, ce qui offre une clarté totale sur la composition du portefeuille.
Inconvénients : les coûts opérationnels de l’achat de tous les titres d’un indice peuvent entraîner des frais plus élevés pour le fonds et donc l’investisseur. Néanmoins, pour les indices les plus importants en volume de capitalisation et avec un nombre d’entreprises pas trop élevés, les coûts sont maîtrisés et l’impact est aujourd’hui très faible pour l’investisseur. Pour les autres indices, la réplication physique par échantillonnage vient résoudre cette problématique de frais et de logistique, mais pas que !
2) Réplication physique par échantillonnage
La réplication physique par échantillonnage est une approche plus économique. Au lieu d'acheter tous les actifs sous-jacents, l'émetteur de l’ETF acquiert une sélection représentative, généralement un échantillon significatif de l'indice. Cela réduit les coûts tout en cherchant à reproduire fidèlement les performances globales de l'indice.
Avantages : pour les indices volumineux en capitalisation avec un nombre important d’entreprises, les frais de gestion sont généralement plus bas par rapport à la réplication physique directe et les différences de performance devraient être minimes et tendent à être inexistantes. Ceci permet également à un fonds de ne pas influencer directement la performance de l’indice en achetant toutes les entreprises le composant, notamment s’il s’agit d’indices suivant des entreprises à petites capitalisations. En effet, acheter massivement ces entreprises entraîne plus facilement une élévation du cours par le manque d’actions disponibles, dit autrement, la faible liquidité des actions ces entreprises. Dans ce cas, l’achat effectuer par le fonds entraîne un mouvement à la hausse du cours ce qui n’est pas judicieux pour les investisseurs et peut aller dans certains cas à l’encontre des dispositions réglementaires des marchés.
Inconvénients : bien que moins coûteuse dans certaines situations, telles que décrites ci-dessus, cette méthode comporte un risque d'écart de suivi, car la performance de l'ETF peut varier légèrement par rapport à celle de l'indice. Néanmoins, sur les indices les plus volumineux en capitalisation, cette différence tend vers zéro.
3) Réplication synthétique
La réplication synthétique est une approche plus complexe qui n'implique pas nécessairement la détention physique des actifs sous-jacents. Au lieu de cela, l'émetteur utilise des produits dérivés financiers, tels que des swaps, pour reproduire les rendements de l'indice. Les contreparties du swap s'engagent à verser à l'ETF les rendements de l'indice, permettant à l'ETF de fournir des performances alignées sur celles de l'indice. Il s’agit d’un jeu à minimum 3 acteurs : un émetteur A, un émetteur B et un arbitre au milieu qui s’assure du bon déroulement de l’échange de performances.
Avantages : la réplication synthétique peut offrir une flexibilité accrue, notamment réglementaire et dans certains cas, des coûts opérationnels plus bas.
Inconvénients : les investisseurs peuvent être préoccupés par le risque de contrepartie associé aux dérivés, bien que cela soit généralement minimisé par des mécanismes de sécurité.
Et maintenant que vous savez tout ça, quel mode de réplication privilégier à l’échelle individuelle ?
On va aller droit au but : en tant qu'investisseur particulier, la préférence pour la réplication physique ou physique par échantillonnage est de mise et repose sur plusieurs considérations clés :
- Transparence et simplicité :
La réplication physique offre une transparence maximale, car le fonds détient réellement les actifs sous-jacents de l'indice. Pour les investisseurs particuliers qui accordent une grande importance à la compréhension précise de leurs investissements, cette transparence est un avantage significatif. Savoir exactement quels titres composent le portefeuille de l'ETF peut aider à évaluer les risques et les opportunités de manière plus claire.
- Écart de suivi réduit :
La réplication physique, ainsi que la réplication physique par échantillonnage, ont tendance à minimiser l'écart de suivi, c'est-à-dire la différence entre la performance de l'ETF et celle de l'indice. Cela offre une meilleure correspondance avec les rendements attendus de l'indice, ce qui est généralement un aspect essentiel pour les investisseurs visant à reproduire fidèlement les mouvements du marché.
- Risque de contrepartie inexistant :
La réplication physique ou physique par échantillonnage ne dépendent pas de contrats de swaps et de contreparties, réduisant ainsi les risques associés à des engagements financiers complexes. Pour les investisseurs particuliers, cette simplicité réduit les préoccupations liées aux risques de contrepartie souvent associés à la réplication synthétique. Très schématiquement, si la contrepartie ne peut pas délivrer la performance convenue, vous aurez un écart de performance par rapport à l’indice.
Un dernier point important : dans un PEA, vous verrez que pour les ETFs composés de sous-jacents hors de l'Union européenne, la réplication est synthétique. Pourquoi ?
Les réglementations européennes imposent des restrictions sur les actifs éligibles au sein d'un PEA et certaines classes d'actifs ou instruments financiers peuvent ne pas être conformes à ces règles. Pour contourner ces contraintes, les émetteurs d'ETF se tournent vers la réplication synthétique, qui ne nécessite pas la détention physique des actifs sous-jacents. Cette approche permet aux investisseurs d'accéder à des marchés internationaux tout en respectant les règles spécifiques du PEA.
Pour conclure, vous savez que nous accordons avec Clément une importante capitale à la compréhension de l’environnement et des décisions que l’on peut prendre en matière d’investissement. Et cette notion touchant les ETFs nous paraissait essentielle à (ré)aborder et à approfondir (cf. webinaire bourse) ! De plus, ces notions permettent de comprendre ce qui se trame en ce moment du côté des cryptomonnaies avec les ETFs. Bonne lecture !