Aaaaaah investir. Mais qu'est-ce qu'investir en soi ? Et investir en étant responsable ? Et non je ne parle pas que des investissements verts ou vertueux ou à impact positif.
Dans la définition financière, investir ou l'acte d'investir sous-tend de "placer des fonds dans quelque chose en vue d'en tirer un bénéfice". L'attente donc, d'un retour sur investissement. Pour ce bénéfice, nous pensons directement à l'argent, qui est la forme pécuniaire du retour sur investissement, mais celui-ci peut aussi être social, environnemental, personnel, humain... Et ça, on l'oublie souvent. Investir revêt d'une responsabilité et vous pouvez le tourner dans le sens avec lequel vous êtes aligné. Une responsabilité pour vous-même, vos proches, vos parents, vos enfants, les autres, pour la planète etc... C'est à vous de choisir mais cela reste une responsabilité. Êtes-vous prêt à l'assumer ? Faut-il l'assumer ? Si je délègue cela veut-il dire que je n'assume pas ces responsabilités ? Si je perds est-ce ma faute ou la faute de l'intermédiaire à qui j'ai délégué ? Un peu des deux ? Je n'en sais rien, mais cela pourrait faire l'objet d'une question philosophique... L'idée c'est que l'acte d'investir engage votre responsabilité, qu'elle soit vis-à-vis des secteurs où vous investissez ou juste l'acte de déléguer ou de gérer soi-même son argent.
Je suis persuadé qu'en ayant conscience de cette responsabilité, l'impact que nous pouvons avoir, sur qui ou quoi vous voulez, ne peut être que plus important. Mais avoir de l'impact suppose d'assumer de ce que l'on fait, que ce soit de manière déléguée ou non.
Justement, si vous souhaitez déléguer ou vous faire accompagner. Que disent les études à ce sujet ? L'accompagnement permet-il de vous dégager de vos responsabilités ? Encore une fois je n'en sais rien, cette introduction est là pour ouvrir à réflexion sur l'utilité de se former, de comprendre ce dans qui ou quoi vous investissez. Et surtout si vous déléguez. Surtout.
La question maintenant, est-il nécessaire de déléguer ? Est-il nécessaire d'être ultra-formé pour investir avec de bonnes performances ? Je pense que si vous lisez ce blog vous connaissez ma réponse. Mais approchons-nous des études pour voir.
En matière de conseils et de finances dans ce vaste monde professionnel, je ne suis probablement pas le couteau le plus aiguisé. Je ne suis pas professionnel de la finance, je reste médecin. Mais...
... lorsqu’une grosse touffe trône sur ma tête, je n’entre jamais chez un coiffeur pour demander : "Bonjour, pensez-vous que j'ai besoin d'une coupe ?" ou encore à la station-service avec une voiture sur la réserve "Bonjour, pensez que j'ai besoin de faire de l'essence ?".
Incongru, vous dites ? Vous vous demandez où j'ai encore bien pu me perdre. Dans le même ordre d’idées, ne demandez pas à un CGP s’il pense que vous en avez besoin.
Pour commencer, certains CGP travaillent comme des coiffeurs avec des katanas ou des pompistes avec un lance-flamme.
D'autres CGP vous constitueront des portefeuilles composés de fonds en gestion active. Je ne les blâme absolument pas (pour ceux qui ne savent pas, pas pour ceux qui savent qu'ils vivent de rétrocommissions et qui vous font choisir des produits dans leur unique intérêt). Avec les meilleures intentions du monde, ils suivront l’actualité économique et déplaceront votre argent à droite ou à gauche comme quelqu’un qui mélange un jeu de cartes. Mais sur la base des performances suivies par plus de 4 000 CGP, ce type de CGP sous-performe un portefeuille de fonds indiciels (portefeuille monde) d'environ 3 % par an. Petit rappel : 1% de moins par an pendant 30 ans pour 1 000€ par mois à 7% par an de performance moyenne versus 8%, cela fait 330 000 euros de différence... (une belle Lambo ou maison).
Mais que se passe-t-il si vous travaillez avec quelqu'un qui construit des portefeuilles diversifiés de fonds indiciels, pense que le market timing est un mauvais choix, vous convainc de gérer le budget de votre ménage, vous aide à surmonter les obstacles liés à la fiscalité et s'efforce d'aligner vos objectifs financiers ? Au hasard, vous-même ou un CGP vraiment indépendant et formé à l'investissement qui travaille dans votre intérêt. Il n'y a que 5% des CGP qui sont indépendants et dans ces 5 % très peu de réellement indépendants selon la définition de la directive MIF 2. Et pour ceux formés à l'investissement cela est très rare mais heureusement cela existe !
Les recherches de Vanguard indiquent qu’un "tel conseiller" pourrait faire bénéficier au client d'un gain de plus de 3 % par an.
Mais vous allez me dire, Vanguard n'essaye-t-il pas de refourguer ses conseillers à ses clients ?
Petit rappel historique : le fondateur de Vanguard, John Bogle, a lancé le premier fonds indiciel. L'entreprise fonctionne un peu comme une organisation à but non lucratif. Techniquement, c'est une coopérative. Chaque investisseur dans les produits Vanguard possède une part de l’entreprise. L'entreprise est également le temple des investisseurs boursicoteurs. Mais ils ont aussi des conseillers financiers. Après avoir étudié leurs clients boursicoteurs et leurs clients qui font appel à leurs conseillers, ils ont affirmé que les conseillers ajoutent de la valeur aux résultats financiers des investisseurs. C'est ce qui résume l'étude. Mais attention, on parle du dernier type de conseiller répondant à la définition ci-dessus.
Mais comment ces conseillers arrivent-ils à faire ceci ? On va essayer de voir ça et vous verrez, vous pouvez vous-même appliquer ce qui va suivre. Et peut-être que vous le faites déjà, et que vous êtes bien plus qu'un boursicoteur :
Efficience des coûts (bénéfice jusqu'à 0,3 % par an) :
Effcacité versus efficience. L'efficacité se concentre sur les résultats sans regarder les ressources. Alors que l'efficience s'efforce d'avoir de bons résultats en utilisant le minimum de ressources. Nous parlons de ça. Il s’agit de choisir des fonds à faible coût, de réduire le montant des commissions de transactions d’achat (sans oublier les frais de versements) et d’investir de manière à réduire les conséquences fiscales. On parle des frais et du PEA (plan épargne action) / AV (assurance-vie), sujets maintes fois évoqués dans notre webinaire mais une piqûre de rappel ne fait jamais de mal !
Les recherches de Vanguard proviennent d’investisseurs basés aux États-Unis, mais la société affirme que cela s’applique également aux investisseurs étrangers. En fait, les investisseurs hors zone Euro (UCITS) pourraient doubler voire tripler cet avantage selon Vanguard, par le choix et la disponibilité des produits. Je pense notamment à la Suisse. La zone euro ne permet pas d'investir sur les produits US natif qui ont des frais moins importants.
Rebalancing efficace (bénéfice jusqu'à 0,14% par an) :
Vous pensez peut-être que Vanguard induit les investisseurs en erreur en suggérant que le rebalancing (retrouver 1 fois par an l'allocation cible) procure un avantage en termes de croissance. Après tout, si quelqu’un choisit une allocation composée à 60 % d’actions et à 40 % d’obligations, il gagnera plus d’argent au fil du temps s’il ne le rééquilibre jamais. En effet, le portefeuille évoluerait progressivement vers une allocation plus élevée d’actions. Mais le point de vue de Vanguard est qu’en maintenant une allocation cible, les investisseurs sont plus susceptibles de rester calmes lorsque les actions chutent. On en parle ici.
Ajustement des Comportements (bénéfice jusqu'à 2% par an) :
Chaque fois qu’un investisseur allume la télévision, se connecte à Internet, écoute des informations sur le marché ou entend un collègue se vanter de ses gros gains, il court un risque. Lorsque les investisseurs boursicoteurs entendent un tel bruit, ils peuvent y réagir rapidement. Mais les investisseurs disposant du bon type de CGP ont un tuteur qui veille sur eux. Lorsque les investisseurs doivent parler à un conseiller avant de procéder à un arbitrage, ils peuvent obtenir de l’aide. Le conseiller pourrait les convaincre de s’éloigner des falaises de la spéculation et de la panique.
Allocation d'actifs (jusqu'à 0,6% par an) :
Cela fait référence à la façon dont les investissements sont divisés au sein des différentes enveloppes imposables (CTO) et fiscalement avantageux (PEA et AV).
Stratégie de retraits (jusqu'à 1,2 % par an) :
Vous avez probablement entendu parler de la règle des 4% (dans le webinaire par exemple). C’est la quantité que les retraités peuvent se permettre de vendre chaque année, tout en leur donnant de solides chances de ne pas manquer d’argent. Mais comment rendre cela flexible, pendant les années de marché baissier ? Et pourriez-vous retirer davantage ? Se pose ensuite la question de savoir quoi vendre et quand. Si vous avez planifié votre retraite dans un PEA, une AV et un CTO, devriez-vous d’abord vendre les actifs de vos enveloppes fiscalement avantageuses ? Vanguard dit qu’il y a un avantage à embaucher un professionnel. Et ils ont peut-être raison, car c'est vite une prise de tête incroyable.
Vanguard ne dit cependant pas que tout le monde a besoin d’un CGP. Cela dépend de vous, de ce que vous êtes prêt à apprendre et de la manière dont vous pouvez gérer vos émotions. Et... de votre vision sur la responsabilité en investissant et en investissement. Mais la bonne nouvelle, c'est que vous pouvez devenir ce type de CGP pour vous-même et en prime avec une bonne efficience... Du Bouriscoteur Vangaurd vous pouvez passer à l'investisseur autonome.
Cet exemple concerne la Bourse, mais ceci fonctionne dans les autres domaines de l'investissement. Encore une fois, l'idée n'est pas de jouer le rôle du CGP modèle de Vanguard pour tout, mais juste de savoir ce qui est mauvais pour vous. Un CGP réellement indépendant apporte une grande plus value à votre patrimoine, car oui, on ne peut jamais tout connaître à notre échelle. Choisir un CGP, de manière éclairée et... responsable.