En préambule, non, ce n'est pas un article à charge contre l'immobilier ! Et oui c'est peut-être un peu confrontant. 😅

L'investissement en bourse reste un sujet sensible pour beaucoup de personnes, souvent perçu comme complexe ou réservé aux initiés, aux plus riches ou encore aux élites. Pourtant, comprendre les mécanismes derrière cet investissement et y participer activement peut transformer la manière dont on construit son patrimoine et gère son avenir financier. Il s'agit non seulement de diversifier ses sources de revenus, mais aussi d'accéder à des opportunités de levier et de protection contre les incertitudes économiques.

La bourse comme moyen de créer du patrimoine financier et outil de diversifciation

Investir en bourse n'est pas simplement une manière de gagner de l'argent. C'est un outil fondamental pour bâtir un patrimoine financier. Ce patrimoine, contrairement aux biens immobiliers physiques, peut être plus flexible, plus liquide, et potentiellement plus fructueux sur le long terme. C'est ce qui permet aux plus aisés de non seulement préserver leur richesse, mais de la faire croître, année après année, à travers des placements diversifiés.

Dans les sociétés modernes, le patrimoine financier permet de faire face aux imprévus, d'accéder à des projets d'envergure, et de préparer l'avenir. Celui-ci permet aussi de faire vivre votre famille, vos proches et réaliser vos aspirations les plus folles pour vous ou les autres. Il s'agit de posséder une réserve de valeur qui n'est pas soumise aux mêmes risques que l'immobilier, qui peut perdre de la valeur en raison de la conjoncture ou d'une mauvaise gestion.

On parle bien également de diversification. Le patrimoine est divisé en patrimoine profesionnel, immobilier, financier et résiduel. La Bourse est un des outils du patrimoine financier.

Les leviers financiers méconnus : prêt sur marge et nantissement

Une erreur fréquente parmi ceux qui s’intéressent à la bourse est de ne pas explorer les leviers financiers disponibles pour maximiser leurs opportunités d'investissement. Le prêt sur marge et le nantissement de portefeuille (crédit lombard) sont des outils peu exploités mais extrêmement efficaces pour augmenter son pouvoir d'achat en bourse ou pour diversifier son patrimoine.

Le prêt sur marge ou le nantissement de portefeuille sont deux straétgies permettant d'emprunter des fonds pour acheter des actions en utilisant les titres déjà détenus comme garantie. Ce mécanisme offre la possibilité d’amplifier les gains (ou les pertes) sans avoir à liquider ses actifs. Le prêt sur marge permet aussi d'obtenir un prêt en cash et d'utiliser cet argent comme bon vous semble. Par exemple, Elon Musk pour racheter Twitter 44 milliards de dollars, a mis en garanti des actions Tesla pour pouvoir obtenir un prêt de 13 milliards. Cet outil financier est puissant et permet de faire levier sur vos actifs boursiers pour diversifier votre patrimoine dans une autre classe patrimoniale. Ici Elon Musk a utiliser un des leviers du patrimoine financier offert par la Bourse pour investir dans la partie professionnelle. En France, le courtier Interactive Brokers propose de tels service. Par ailleurs, chez Interactive Brokers, en plus d'un compte titre ordinaire (CTO) vous pouvez désormais ouvrir un Plan Epargne Action (PEA). A ce sujet, j'ai écris un article sur avenue des investisseurs.

Quelles différences ? Elles sont minimes. Le prêt sur marge est généralement utilisé pour acheter plus d'actifs financiers, tandis que le nantissement est utilisé pour obtenir des liquidités à des fins diverses sans vendre les actifs. Le prêt sur marge est généralement proposé par des courtiers en ligne comme Interactive Brokers, tandis que le nantissement est souvent une offre bancaire, ce qui change pas mal de choses dans la structure de frais et les possiblités de gestion (libre, piloté) ou même des opportunités. Vous l'aurez compris, les possibilités de gestion et les frais seront meilleurs en ligne mais les opportunités peut-être meilleures en banque. Tout dépend de ce que vous souhaitez faire !

Ces techniques, bien que couramment utilisées par les grandes fortunes et gestionnaire de fortune, restent souvent méconnues du grand public. Elles permettent pourtant d'accroître considérablement le rendement potentiel de son patrimoine tout en minimisant le besoin d'injecter constamment des liquidités nouvelles. Pour le prêt sur mage et le crédit lombard, les meilleures affaires en terme de possbilités et de frais se font au Luxembourg. Pour y avoir accès, le ticket d'entrée financier est de 100 000€ à 250 000€ et il faudra passer le plus souvent par un CIF (conseiller en investissement financier) ou CGP (conseiller en gestion de patrimoine). Il est possible de travailler avec des CIF-CGP indépendants et à moindres frais. Prosper Conseil, par exemple.

La place du patrimoine financier chez les plus aisés

Les familles les plus riches ont depuis longtemps compris l'importance de détenir un patrimoine financier conséquent. Contrairement à la classe moyenne, qui tend à investir massivement dans l’immobilier (en particulier la résidence principale. Données troubvables dans les enquêtes histoire de vie et patrimoine, cf ci-dessous), les plus fortunés diversifient leurs actifs à travers les marchés financiers, tirant parti des rendements à long terme et des leviers financiers disponibles.

Posséder un portefeuille d'actions, d'obligations et d'autres instruments financiers permet d'accéder à un ensemble de ressources économiques et d'opportunités que l'immobilier seul ne peut fournir. La liquidité, la diversification sectorielle, et la protection contre l'inflation sont des avantages indéniables du patrimoine financier. De plus, le risque peut être géré plus efficacement grâce à des stratégies comme la couverture (hedging) ou la gestion de portefeuille structurée. Pour les intéressés, c'est le niveau 2 de Créat !

Selon les études histoire de vie et patrimoine, le patrimoine du 1% les plus riche en France (détenant environ 2 millions d'euros nets/buts en 2021. A noter que la différence net / brut est très fine) est en moyenne très équilibré. Repectivement et pour simplifier, on parle d'une répartition 30-30-30-10, pour l'immobilier, la financier, le profesionnel et la résiduel. De plus, dans le patrimoine financier de ces personnes, 20 points sur 30 (donc 2 tiers des 30%) sont consacrés à la Bourse.

Comprendre les enjeux financiers et géopolitiques : une nécessité pour sa survie financière

Dans le contexte actuel, il devient indispensable de comprendre les mécanismes économiques et géopolitiques qui affectent la bourse et, par extension, son propre patrimoine. Comme l'explique David Baverez dans Bienvenue en économie de guerre, la mondialisation et les conflits économiques ne sont plus des concepts lointains, mais des réalités qui affectent directement les investisseurs.

L'exemple récent du désir de vente du Doliprane à un fonds d'investissement américain est révélateur de ces enjeux. Sanofi, en vendant une partie de ses actifs à Clayton, Dubilier & Rice (CD&R), a suscité des préoccupations concernant la délocalisation potentielle de la production et la perte de souveraineté industrielle​.

Pour un investisseur, comprendre de telles dynamiques géopolitiques permet de mieux anticiper les risques et les opportunités qui se présentent.

La financiarisation de la résidence principale : un piège pour la classe moyenne

Alors là... Je lance un pavé dans la mare.

L’un des sujets les plus sensibles pour les classes moyennes est la question de la propriété immobilière, en particulier celle de la résidence principale. Alors que la possession de sa maison est perçue comme un gage de sécurité, si on prend le temps d'analyser de manière critique en profondeur et au délà du visible, elle est aussi un mécanisme qui renforce les inégalités entre les riches et les moins aisés.

Historiquement, l'immobilier est petit à petit devenu un objet transactionnel qui permettait aux banques de créer de la dette et de s'enrichir via l'usure. Mais pour créer de la dette il faut bien un objet. Et l'un de ces objets est l'immobilier. Des campagnes marketing massives ont été effectuées aux USA et être propriétaire de sa résidence principale a été vendu comme partie intégrante du rêve américain. Ce marketing a traversé l'atlantique est est arrivé en France.
La financiarisation de la résidence principale a conduit à un appauvrissement relatif des classes moyennes. L'emprunt permet certes de devenir propriétaire, mais au prix de dettes longues et coûteuses. Pendant ce temps, les riches utilisent leurs capitaux pour investir dans des actifs qui leur rapportent, renforçant ainsi leur avantage financier. De plus, alors que les prix de l'immobilier augmentent, les classes moyennes se retrouvent avec une part disproportionnée de leur patrimoine immobilisé dans un bien qui, souvent, ne génère pas de revenus immédiats.

En d'autres termes, la maison, bien que cruciale pour répondre à un besoin fondamental d'habitat, est souvent perçue à tort comme un investissement sûr et rentable. En réalité, elle est le fruit d'une financiarisation galopante qui a transformé un besoin humain en actif spéculatif, perpétuant les inégalités et limitant la capacité des classes moyennes à diversifier leurs investissements.
Pour enfoncer le clou, en 1938 aux USA, le prix moyen d'une maison neuve était à un peu plus de 2 fois le revenu moyen annuel. De nos jours, nous sommes bien loin de ce ratio. Dans nos sociétés occidentalisées, en Europe, aux USA, en Australie ou encore au Japon, et je dirai même plus, dans nos sociétés financiarisées (vous avez la même chose au Vietnam mais de manière moins extrême) vous n'êtes pas sans ignorer qu'il est beaucoup plus difficile de se loger à métier et/ou revenus identiques comparativement à une génération en arrière. Oui, il y a eu un déclassement et celui-ci a touché toutes les classes sociales, même les aisés. Seuls les très aisés, notament grace une une diversification patrimoniale cohérente ont ressenti un impact moindre. Si vous regardez autour de vous ou vos parents, je pense que cette perte systémique du pouvoir d'achat immobilier vous parle. Il serait intéressant de voir si l'évolution du niveau de financiarisation d'un Etat reflète en mirroir cette évolution de la perte de pouvoir d'achat immobilier et de ce déclassement.
Au delà du ratio revenu/prix de l'immobilier il y a aussi le temps ! A l'époque de nos grand parents et malgré des taux d'emprunt bien plus haut, il fallait 10-15 ans maximum pour être propriétaire ! Aujourd'hui, avec des taux bien plus bas, il faut 27 ans à Paris en moyenne. Au delà de l'explosion des coûts, c'est aussi une explosion de l'aliénation temporelle que nous avons vécu. Et cette alliénation contribue et continue à creuser les inégalités, ceci est développé ci-dessous.

On pourrait élaborer des heures sur ce sujet et en débatre. Le fait est que, par fausses croyances, biais cognitifs et désinformation, la classe moyenne reste bloquée (de plus en plus longtemps) dans un patrimoine immobilier, qui rapporte le plus souvent aucun revenu et donc, n'a pas les moyens sufisant pour diversifier son patrimoine dans du financier et alors profiter de "l'inflation des riches" c'est à dire de l'inflation des actifs qui permettent de réellement croitre sur le plan patrimonial. Le fait de dire, de penser ou de faire penser que l'immobilier (résidence principale ou immobilier locatif d'habitation) s'agit du seul moyen pour les classes moyennes de croître en patrimoine est biaisé. Et ceci entretien la machine décrite ci-dessus. Non, il existe d'autres moyens, la finance nous en parlons, mais au dessus de tout, le business. Certes, tout le monde ne peut pas être son propre patron ni monter une affaire, cela correspond à certaines personnes et à d'autres non. Par ailleurs, en immobilier, c'est l'immobilier de burreau, commercial, logistique, l'achat revente ou la promotion qui sont les réels outils d'acroissement patrimonial. Le point commun de tout ceci ? Cela se rapproche, si ce n'est pas pour ainsi dire, du business. Mais encore une fois, tout le monde n'est pas armé pour ceci et cela me fait rebondir sur toutes les formations immobilières qui vous disent qu'il est possible d'être rentier de l'immobilier et que l''immobilier est "passif". Le portait robot du français cadre supérieur : 50 ans, au seuil de l'IFI (impot sur la fortune immobilière) mais avec une incapacité à réaliser la valeur, peu de financier relativement et encore moins si on considère les fonds d'urgence nécessaire pour faire tourner le parc immobilier. Ceci, c'est ce qu'il faudrait éviter et cela passe par l'éducation et unre prise de conscience, un des buts de cet artricle.

Si on en revient à l'épargne, selon des études (Odoxa-Groupama), l'épargne moyenne des français serait environ de 226 euros par mois en 2023 et 54% des français épargnent entre 0 et 199 euros par mois. Pour rappel aussi, la dernière étude de l'institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) et relayée come chaque année par Capital, redémontre (les études sont faites tous les ans) que la Bourse performe plus que l'immobilier sur le très long terme (40 ans). En comparaison, est pris le CAC40 qui est l'indice boursier phare français vu qu'on compare avec l'immobilier français. Si vous prenez un ETF monde ou encore pire, le SP500 (indice des 500 plus grosses entreprises américaines), la Bourse est devant l'immobilier pratiquement tout le temps (chaque année) et dès 15ans de durée d'investissement. Aux USA, la Bourse surperforme de très loin l'immobilier. Et ce, tout en étant plus liquide et permettant d'avoir des levier que l'immobilier ne peut fournir, même s'il est vrai qu'il est possible de faire refinancer un bien immobilier sur sa valeur actuelle (la banque vous fait un prêt sur la valeur actuelle de votre maison et vous pouvez utiliser l'argent pour diversifier dans d'autres classes d'actifs), mais cela est beaucoup plus compliqué en France (les possibilités de fléchages de l'argent issu du refinancement sont limités) et beaucoup moins courrant qu'aux USA. En d'autres terme, le financier vous permet de faire encore plus levier sur votre immobilier (et parfois sans banque, cf. prêt sur marge) enclenchant un cercle vertueux et d'autant plsu vertueux si les gains de l'immobilier sont remis pour partie dans le fianancier.

Conclusion : vers une éducation financière accrue

Investir en bourse ne doit pas être perçu comme un privilège réservé à une élite. Il s'agit d'un levier indispensable pour quiconque souhaite bâtir un patrimoine durable, se protéger contre les crises économiques et s'assurer un avenir financier serein, pour soi mais aussi pour les autres ! La connaissance des leviers comme le prêt sur marge et le nantissement (crédit lombard), la compréhension des dynamiques géopolitiques et économiques, et la prise de conscience des pièges de la financiarisation (je parle bien de piège, et je ne peux m'empécher de penser en écivant cette phrase du parallèle avec nos collègues biologistes, radiologues, ophtalmologues et bientôt peut-être anatomopatholoigstes bien que ces derniers ont un systême quelque peu différent) sont autant de clés pour élargir ses perspectives et prendre des décisions éclairées.

Encourager une éducation financière plus vaste est essentiel pour permettre à chacun de tirer parti des opportunités qui se présentent, que ce soit en bourse, dans l'immobilier ou ailleurs. C'est cette vision globale qui permettra de construire un avenir financier plus juste et plus prospère pour tous. Oui, la finance, malgré toutes les dérives (aucun modèle n'est parfait) et notament via l'investissement en Bourse, sert positivement l'économie. Nous avons la conviction, qu'un public plus éduqué sur les mécanismes de l'argent, de la finance et de l'économie, permettra de tirer tout le monde vers le haut. Le plus dur, reste toujours le même combat : combattre ses biais cognitifs, règles et fausses croyances.