Bon, ce sujet est tellement vaste qu'en parler en un article est très présomptueux. Je vous propose quelque chose de plutôt systématisé, comme on les aime !

Sémantique et considérations générales.

Le Private Equity (capital-investissement) désigne des investissements dans des entreprises non cotées en bourse. Il s'agit d'apporter du capital à ces entreprises pour les aider à débuter, croître, à se redresser ou à réaliser d'autres objectifs financiers. Le private equity se divise en quatre catégories principales :

1. Capital Risque (Venture Capital) :

Objectif : Financer des startups ou des entreprises en phase de démarrage avec un fort potentiel de croissance.

Risque : Élevé en raison de l'incertitude sur le succès futur des entreprises. Dans ce type d'entreprise, on investi surtout sur l'humain, l'équipe.

Retour sur investissement : Potentiellement très élevé en cas de succès de l'entreprise financée.


2. Capital Croissance (Growth Capital)
:

Objectif : Financer des entreprises plus matures pour les aider à se développer davantage, par exemple en entrant sur de nouveaux marchés ou en lançant de nouveaux produits.

Risque : Modéré, car les entreprises sont déjà établies. Dans ce type d'entreprise, on investi aussi dans l'humain et l'équipe mais l'analyse de l'entreprise prend une part bien plus importante que dans le capital risque, et c'est un métier !

Retour sur investissement : Bon potentiel de rendement grâce à la croissance accélérée.

3.Capital Retournement (Turnaround Capital) :

Objectif : Investir dans des entreprises en difficulté financière pour les restructurer et les remettre sur les rails.

Risque : Très élevé, car il s'agit de sauver des entreprises en crise. Inutile d'insister sur la compléxité de ces situations et du regard analytique qu'il faut avoir.

Retour sur investissement : Élevé si le redressement réussit, mais avec un risque de perte totale en cas d'échec.

4. LBO (Leveraged Buyout) :

Objectif : Acquérir une entreprise en utilisant une combinaison de fonds propres et de dettes. L'objectif est souvent de restructurer l'entreprise pour en augmenter la valeur avant de la revendre.

Risque : Variable, dépendant de la gestion de la dette et de la performance de l'entreprise. Vous l'aurez compris, ce sont aussi des situaitons complexes et cela reste un métier !

Retour sur investissement : Potentiellement élevé grâce à l'effet de levier financier.

Il faut bien garder en tête que le risque de perte totale de capital est présent dans ces 4 types de Private Equity. Statistiquement, en tant que paticulier, vous allez perdre votre capital 8 fois sur 10, 1 fois sur 10 vous allez le récupérer entierement ou partiellement et 1 fois sur 10 vous allez gagner. Attention, vous gagnez dans 10% des cas, mais cela peut aller d'un gain de 1.5x à 1000x... Nous verrons plus bas les rendements possibles et nous verrons, que pour une fois, il serait plus judicieux de passer par des fonds que d'y aller tout seul. En effet, analyser une entreprise est un métier. Considérant ceci, cela nous laisse, à titre de particulier, pour la très grande majorité, l'investissement en capital risque. Bien que cela soit un métier aussi ! Mais l'humain, l'équipe comptent énormément au stade précoce.


Après une phase de sémantique assez importante...

... Comment fonctionne le Private Equity ?

Les fonds de private equity collectent des capitaux auprès d'investisseurs institutionnels et de particuliers. Ces fonds investissent ensuite dans des entreprises non cotées, en leur apportant non seulement du capital, mais aussi des compétences en gestion pour les aider à se développer. C'est pour cela que je vous dis que c'est un métier, à double part ! Les investisseurs espèrent réaliser des profits significatifs lorsque les entreprises sont revendues, relèvent des fonds sur des valorisations plus hautes (et permettent donc de sortir) ou lorsqu'elles sont introduites en bourse. Il faut retenir que pour récupérer son argent, il faut attendre un évènement de liquidité.

Évolution du Private Equity

Le marché du Private Equity en France a connu une croissance importante avec des investissements significatifs dans des PME et des startups. La France se distingue par une forte activité dans le capital-risque, soutenue par des initiatives gouvernementales favorisant l'innovation. Il y a d'ailleurs une ribambelle de dispositfs fiscaux pour inciter les français qui le peuvent à investir dans des entreprises françaises. On citera le dispositif IR-PME (Madelin), le dispositif JEI, JEIR, JEIC (Jeune Entreprise Innovante / de Recherche / de Croissance). Ces dispositifs permettent d'obtenir des réductions d'impôts et ne sont pas soumis pour les 3 derniers au plafond des niches fiscales (les fameux 10 000€, modulables selon l'allignement de saturne et venus... petit clin d'oeil aux paritipcants des séminaires !).

Globalement, le Private Equity a également connu une expansion, notamment en Amérique du Nord et en Asie. Cependant, en 2022, les fonds de Private Equity ont levé moins de capitaux en raison de l'incertitude économique et de la hausse des taux d'intérêt. Les grandes levées de fonds se sont concentrées sur des méga-fonds de plus de 10 milliards de dollars, tandis que les plus petits fonds ont rencontré plus de difficultés​. En europe, la France est juste derrière l'Angleterre en terme de fonds récoltés et de deal signés.


Pourquoi le Private Equity est-il populaire ?

Les investisseurs peuvent obtenir des rendements significativement plus élevés que ceux des marchés publics : la Bourse, qui a un moyenne de 8% par an. Les investisseurs peuvent influencer directement la gestion des entreprises, ce qui peut conduire à des améliorations opérationnelles et à une croissance plus rapide, mais encore une fois c'est un métier et/ou des compétences spécifiques (que vous pouvez avoir dans votre secteur) ! Le Private Equity offre enfin une diversification par rapport aux investissements en actions cotées, en obligations et en immobilier. Il peut rentrer dans la fameuse partie profesionnelle du diagramme patrimonial de l'Insee. Pour rappel, sur le plan patrimonial, vous avez le patrimoine immobilier, financier, profesionnel et résiduel (or, voitures, maroquineries, art, tous vos biens matériels...). La répartition du 1% se fait en moyenne respectivement à 30-30-30-10.

Ok mais comment se déroule en pratique un investissement ?

Déroulement d'un investissement en Private Equity

Levée de Fonds : Les fonds de Private Equity collectent des capitaux auprès d'investisseurs. Cette étape vient ici en cas d'investissement dans un fond.

Sélection des entreprises / Présentation d'entreprises cibles au stade de démarage ou présentant des perspectives de croissance. Je parle de présentation d'entreprises dans le cadre de site de crowdfunding qui vous présentent des opportunités. Dans un fond, on sélectionne les entreprises.

Investissement : Injection de capital dans les entreprises sélectionnées soit via le fond soit via une structure ad hoc créée par les investisseurs (crowdfunding).

Gestion active : Implication dans la gestion de l'entreprise pour améliorer ses performances.

Sortie : Revente de l'entreprise, soit par introduction en bourse, soit à un autre acheteur, soit lors d'une prochaine levée.

Ok, mais quelles sont les phases de vie d'une entreprise ?

Phases d'investissement dans la vie d'une entreprise

Phase de Démarrage : Capital-risque pour financer les premières étapes et le développement des produits.

Phase de Croissance : Capital croissance pour étendre les opérations et augmenter la part de marché.

Phase de Maturité : Leveraged buyout pour restructurer l'entreprise et optimiser les opérations.

Phase de Redressement : Capital retournement pour aider les entreprises en difficulté à retrouver leur stabilité financière.

Nous avons parlé de meilleurs rendements un peu plus haut. Quels sont-ils ?

Retour attendu et risques

Les retours peuvent varier, mais les investisseurs espèrent généralement un rendement annuel de 20 % ou plus.
En France, la performance globale du capital-investissement sur les 15 dernières années est de 12,2 % en moyenne par an.
La classe d'actifs surperforme également au niveau mondial avec une moyenne de +16,41% sur les 10 dernières années.
Néanmoins, je vous rapelle que la Bourse mondiale sur le très long terme (20-30-40 ans), avec 8% annualisés en moyenne, reste toujours devant.

En France, les fonds du premier quartile ont réalisé un TRI (Taux de Rentabilité Interne) annuel moyen de 25,7% depuis l'origine. À l'échelle mondiale, la performance du premier quartile a oscillé entre 14% et 31% sur les 25 dernières années.

Ne pas oublier la partie risque. Qui dit de grands retours dit de grands risques. Les risques incluent la perte totale de l'investissement, l'absence de liquidité, la volatilité du marché et les défis opérationnels. Gardez en tête qu'en moyenne, aussi bien au niveau particulier qu'en passant par des fonds, 9 investissements sur 10 ne vous fera pas gagner d'argent. Et vous voyez aussi que ce n'est qu'une portion des fonds qui ont réalisé une performance supérieure au marché du Private Equity. En passant par un fond, vous augmenter la qualité du sourcing, c'est à dire des entreprises sélectionnées et... vous gagnez un temps précieux, que vous pouvez utiliser pour capitaliser ailleurs. S'il y a bien à ce jour un domaine où il vaut mieux passer par un fonds que de faire tout seul, c'est le Private Equity. Et même en conaissance de cause de la strucuture de frais. Il y a certes plus de frais, mais ce n'est pas ceci que l'on charche à optimiser en Private Equity tant les retours peuvent être astronomiques. Et de toute manière... vous perdez 9 fois sur 10, avec ou sans frais. Ce qui est rappelons-le, différent de la Bourse (et même l'exact inverse au sujet des frais) et vous pouvez retrouver ces concepts dans le webinaire Bourse !

Vous pouvez, comme cela m'arrive, y aller seul sur des entreprises dans lesquelles vous croyez fort ou que vous soutenez particulièrement. Il ne faut pas espérer battre les profesionnels su secteur. Si c'est le cas, c'est que vous avez eu beaucoup de chance.

Ce qui nous mêne au money management et en corollaire, au risk management. Si vous pouvez vous permettre d'investir 1 000 euros dans un projet, cela veut dire que vous pouvez, à l'instant T, investir également 1 000€ dans 9 autres projets avec de l'argent épargné dont vous n'avez pas besoin pour vivre. En respectant cette règle drastique de money management, vous êtes certain d'avoir une partie limitée de votre patrimoine dans ce type d'investissement. A titre d'info, dans notre réapartition patrimoniale de l'Insee, dans les 30 points pour le profesionnel, 20 points sur les 30 sont dans du Private Equity. Cela s'explique surtout car vous avez affaire à des gens aisés, souvent retraités, qui ont souvent revendus leurs entreprises et qui, du coup, participent désormais à faire grandir d'autres entreprises.

Sur quelles plateformes investir ?

En France, il existe plusieurs plateformes de crowdfunding qui permettent aux particuliers d'investir dans le private equity. On citera Anaxago, Tudigo, Baltis, The Moon Venture... mais il y en a d'autres !

Au niveau des fonds, on peut citer Altaroc, mais le ticket d'entrée est de 100 000€, à libérer sur 5 ans (20 000 euros par an). Altaroc fait parti du fameux premier quartile.


Pour conclure

On aurait pu encore continuer des pages et des pages, voire écrire un livre tellement le sujet est riche et passionant. En tout cas, on espère vous avoir transmis l'essentiel pour que vous compreniez mieux ce monde !