La Bourse s’effondre… Encore.
Mais cette fois suite à une annonce de droits de douane qui a fait trembler le monde entier.
Vous avez vu passer les gros titres :
-Les marchés dévissent.
-Les analystes crient à l’entrée en « territoire baissier ».
-Les bandeaux rouges s’enchaînent sur BFM.

Mais derrière cette dernière chute, il n’y a rien de mystérieux. Ce qui s’est passé, c’est un événement que peu d’investisseurs avaient vu venir : Donald Trump a relancé une nouvelle vague de droits de douane, cette fois plus large, et surtout l'a annoncée avec un timing tel que cela a ébranlé les marchés mondiaux.
Alors… assistons-nous au début d’un vrai krach global ? Ou simplement à une nouvelle surréaction qui s’effacera comme les précédentes ?
Prenons un instant pour comprendre ce qui a réellement déclenché cette chute, ce que cela signifie vraiment pour vos investissements et surtout comment prendre des décisions avisées pendant que d’autres perdent leur sang-froid.
Le déclencheur : droits de douane et réaction des marchés.
La récente chute brutale des marchés mondiaux n’a rien d’un hasard. Elle a été déclenchée par l’annonce de Donald Trump : de nouveaux droits de douane massifs visant non seulement la Chine, mais aussi plusieurs grands partenaires commerciaux des États-Unis.
Et les marchés détestent l’incertitude.
Cette annonce n’a pas simplement surpris : elle a provoqué un véritable regain de volatilité. La réaction a été immédiate : le FTSE, le S&P 500, le Nikkei ont tous ont plongé. Des milliers de milliards se sont évaporés des indices boursiers mondiaux, les investisseurs se ruant vers des actifs jugés plus sûrs.
Mais avant de céder à la panique, soyons clairs : il ne s’agit pas d’un effondrement des fondamentaux. Les entreprises n’ont pas cessé de gagner de l’argent du jour au lendemain. Votre investissement dans LVMH ou Apple n’a pas soudainement perdu toute valeur. Les marchés évoluent en fonction de ce que les investisseurs anticipent. Et en ce moment, la crainte, c’est qu’une guerre commerciale généralisée freine la croissance mondiale, pèse sur les bénéfices… et peut-être entraîne une récession mondiale. Mais tout cela, ce ne sont que des scenarii, pas des certitudes.
Mais attend, ce genre volatilité c'est normal ?
Oui, vraiment, ce n’est pas exceptionnel. Les baisses, même importantes font partie intégrante de l’investissement. Chaque année, les marchés connaissent des reculs temporaires. La plupart du temps, ils perdent 10 à 15 % à un moment donné, mais terminent l’année en territoire positif.
En image, les pertes maximum sur l'année pour l'ETF monde Vanguard VT et la performance annuelle. Cela parle de soi. En 2020 par exemple, on trouve une chute (drawdowwn)de 22%, pour finir l'année sur une performance (return) de +16%. Vous pouvez vous amuser à aller voir les données sur lazy portfolio.

Ces secousses ? Elles sont prévues dans le voyage. Quand un avion traverse des turbulences, on ne saute pas en plein vol. C’est désagréable, oui. Mais l’appareil continue d’avancer vers sa destination.
Les marchés, c’est pareil. Les secousses font partie du trajet. Et vouloir « sortir » au mauvais moment ? C’est rarement la bonne décision.
Le piège de l’attente.
Il est tentant de se dire : "Attendons que ça se calme". Mais c’est souvent une erreur. Imaginons que vous avez 500 000 euros investis. La valeur du portefeuille descend à 450 000 euros en 1 jour (-10%). Vous vous dites : "Mieux vaut faire une pause". Mais voilà le piège : au moment où vous vous sentez "prêt" à revenir… Le marché a souvent déjà rebondi.
Manquer les 10 meilleurs jours de bourse sur 20 ans (10 jours sur 20 ans oui !!!) peut diviser vos rendements par deux. Et ces journées surviennent juste après les pires, sans prévenir. Elles ne vous envoient pas d’invitation ou de notification What's App. Elles arrivent, tout simplement. Et c'est probablement ce qu'il s'est passé pour cette année. Et il ya des chances que cela fasse partie des 10 meilleurs jours de Bourse d'un cycle glissant de 20 ans. Mercredi 9 avril 2025, Trump suspend les droits de douane pour 90 jours. Et le marché mondial, ce jour là, reprend près de 10%. En une journée, oui. Cela va être difficile de faire plus cette année, quoique... On ne sait pas ! Mais vous comprenez l'idée. Un ami est réellement sorti des marchés le mardi 8 au soir, la veille, face à l'hécatombe du lundi et mardi. Effaçant toute sa plus value accumulée depuis 5 ans. Terrible. Il s'en est fallu d'un jour, un jour trop tôt. Ces situations sont bien trop fréquentes. Et c'est pour cela que je martèle le blog d'articles Mindset. La répétition... etc. Vous connaissez.
Le bruit.
Et puis, il y a les gros titres financiers. Personne ne clique sur un article intitulé : "Les marchés baissent légèrement, rien d’anormal". En revanche, "Les actions mondiales S’EFFONDRENT" ou "Panique des investisseurs face à la crainte d’un krach" ou encore "IL INVESTIT EN BOURSE, ÇA TOURNE MAL" (pour ceux qui ont la rèf de ces belles années YouTube aux titres putaclics) ... là, ça attire. Ou encore le titre même de cet article... Ça fait vendre. Mais ça alimente aussi l’anxiété.
C’est justement dans ces moments-là qu’avoir une vraie stratégie d’investissement fait toute la différence. Un bon plan financier, qu’il soit basé sur une stratégie de vie ou une gestion de trésorerie bien pensée, intègre déjà ce genre de secousses. Quand on construit un portefeuille sérieux, ce n’est pas en croisant les doigts. C’est pour affronter ce type de tempêtes. Ces portefeuilles incluent des réserves de liquidités, des actifs défensifs comme des obligations de courte durée, et une diversification mondiale pensée pour traverser les orages. En gros, le portefeuille 60-40 par exemple, où le Permanent Portfolio de Harry Brown. Vous pouvez revoir ceci dans le webinaire Bourse ou dans cet article et les articles relatifs. Les allocations sont bâties sur des preuves. C'est réfléchi, testé et prêt pour ce genre de situations. On parle d'évidence based investing (EBI). Moi-même en écrivant ces articles, je ne fais que reprendre ces éléments. De manière froide, critique et dénué d'émotion. Ma matière préférée aux ECN je vous laisse deviner... Comment mener l'utile à l'agréable !
Revenons à notre article.
Ce n’est pas le moment de changer de cap. C’est le moment de se rappeler que votre stratégie avait déjà anticipé cela.
Le défi émotionnel.
Voir son portefeuille chuter, même quand on sait que c’est temporaire, c’est difficile. L'investissement est simple à comprendre mais ce n'est pas facile. C'est difficile. Ce petit nœud dans l'estomac ? Il est totalement normal. Mais c’est justement quand on laisse la peur dicter ses décisions qu’on risque de faire des erreurs. L’histoire le montre clairement. Ceux qui restent investis finissent par récupérer. Ceux qui sortent dans la panique passent souvent à côté de la remontée.
Faisons un petit exercice mental. Vous retirez votre argent aujourd’hui. Vous attendez. Trois mois plus tard, les marchés rebondissent. Vous vous dites : "Est-ce que je reviens maintenant ? Ou j’attends encore un peu, au cas où ?". Et pendant ce temps-là… vous ratez le meilleur de la reprise. C’est dans ces moments inconfortables que les vrais investisseurs gagnent leur rendement. Les résultats sur le long terme ne viennent pas de coups de génie, ni de paris chanceux. Ils viennent de la capacité à tenir bon quand c’est inconfortable.
Les investisseurs les plus performants ? Ce ne sont pas toujours les plus brillants. Ce sont les plus constants. Ceux qui s’en tiennent à leur plan.
Tout est question de perspective.
Prenez du recul.
Sur 1 an, 3 ans, 5 ans : cette baisse n’est qu’un petit creux.
Zoomez sur une seule semaine : et on croirait que tout s’écroule.
Là où vous placez votre regard fait toute la différence.


Investir, c’est jouer le long terme. Essayer de tout contrôler au jour le jour ne crée que stress… et occasions manquées.
Bien sûr, c’est facile de dire "restez calme" quand ce n’est pas votre argent. Mais si vous voyez votre portefeuille perdre six chiffres en une semaine ? Si cet argent devait financer votre retraite, vos enfants, votre avenir ? Cette peur est bien réelle. Et elle pousse à agir. À faire quelque chose. Mais ce quelque chose, fait sous l’effet de l’émotion, est souvent ce qui nuit à vos rendements.
Pour conclure.
Cette baisse n’est probablement pas la pire qu’on ait connue. Elle ne sera pas la dernière. Et elle n’a rien d’une surprise. Elle n’est même pas inhabituelle. Elle fait partie du chemin.
Ceux qui s’en sortent le mieux ne sont pas ceux qui lisent le plus de news ou passent leur temps à passer des ordres. Ce sont ceux qui gardent leur calme, restent fidèles à leur plan et font confiance au processus.
Parce qu’en investissement, le comportement bat l’intelligence, à chaque fois.
Je vous invite vraiment à lire des travaux ou livres de Daniel Kahneman (psychologue et prix Nobel d'économie). C'est passionnant.
Oui, l’annonce des droits de douane de Trump a secoué les marchés. Oui, les actions mondiales ont accusé le coup. Et oui, c’est inconfortable de voir son portefeuille perdre de la valeur.
Mais l’histoire le prouve : ces moments ne durent pas. Les marchés remontent. Des sommets sont à nouveau atteints. Et ceux qui restent investis de manière diversifié et lucides sont ceux qui en sortent gagnants. Pas besoin d’être un génie. Pour répondre au titre de l'article : il suffit d’être constant.