Si les notions abordées ici vous semblent floues, je vous invite à regarder le webinaire bourse. On y aborde tous les concepts énoncés ici et bien plus ! Pour mieux comprendre, je vous invite à lire le premier article de notre vieux sorcier.
Ce tip, c'est le meilleur conseil boursier au monde, celui qui devrait vous aider à maximiser l'argent que vous avez si durement gagné.
Imaginons un instant, le père du vieux sorcier, proche de sa fin, lui déclare (oui le vieux sorcier a été jeune lui aussi) :
"Mon fils, tu es désormais en charge de la Bourse. Perpétue ma tradition et le fruit de mon travail. Fait en sorte qu'elle retourne aux mortels entre 7 et 11 % par an sur chaque période glissante de 30 ans. Si tu y parviens, tu hériteras de mon royaume. Si n'est pas le cas... tu préféreras ne pas savoir."
Le vieux sorcier s'exécute et aligne donc des performances boursières entre 7 et 11 % par an sur plusieurs périodes glissantes de 30 ans.
Les 30 pires années qu'il a créées sont entre 1929 et 1959. Les actions américaines ont chuté de 87% entre 1929 et 1932. Mais sur cette période de 30 ans, la bourse américaine retourne bien 8,24 % par an en moyenne. Mission accomplie.
En d'autres termes, un investissement de 10 000 $ en janvier 1929 aurait atteint environ 107 000 $ 30 ans plus tard. Trente ans, cela peut sembler une éternité, mais si vous avez 60 ans ou moins, c'est bien votre horizon temporel d'investissement.
Pendant que vous travaillez, vous ajoutez de l'argent aux marchés. Et lorsque vous prendrez votre retraite, vous retirerez un pourcentage durable, de sorte que votre argent durera au moins aussi longtemps que vous. Cela pourrait être encore plus long si vous léguez votre argent à votre famille.
Néanmoins, le vieux sorcier ne veut pas que vous gagniez 7 à 11% par an sur une période de 30 ans. Sa mission c'était d'assurer de tels chiffres pour être le nouveau roi, pas de vous faire gagner. Oui, plus jeune, le vieux sorcier était joueur, cynique et aigri.
En séduisant puis en effrayant les pauvres investisseurs mortels, il peut augmenter les chances qu'ils n'atteignent pas leurs objectifs financiers. Pour ce faire, il s'assure que presque aucune année civile prise individuellement ne retourne entre 7 et 11 %.
Par exemple, de 1990 à 2020, le marché boursier mondial a performé en moyenne 8,6 % par an. En 2010, la bourse mondiale (ETF world) a performé 8,62 %. Mais c'était la seule année civile entre 1990 et 2020 qui a vu un rendement entre 7 et 11 %. Pour 29 de ces 30 années, le marché a retourné moins de 7 % ou plus de 11 %.
Pour effrayer les mortels, le vieux sorcier a créé 9 baisses d'année civile entre 1990 et 2020. Il a également créé 15 années civiles où les actions ont gagné plus de 15 %. Son objectif était de pousser autant de personnes que possible à faire des erreurs et à s'éloigner d'un plan sensé à long terme. Par exemple, sur la période de 15 ans allant de fin juin 2004 à fin juin 2019, un investissement de 100 000 $ dans un fond indiciel reproduisant les performances du S&P 500 (ETF sur le SP500 par exemple) affiche alors 345 650 $ après frais en fin de période. C'est un rendement annuel de 8,62 %.
Mais selon Morningstar (entreprise de gestion d'actifs financiers), l'investisseur type investi dans ce fond indiciel, au cours de la même période, affiche un portefeuille à 251 440 $ en fin de période. Oui, l'investisseur type ayant investi dans ce fond indiciel a moins bien performé que le fond lui-même. Cela fait écho à l'article mindset précédent : le plus important est de savoir comment VOUS vous roulez et pas le fond.
Pourquoi cette différence entre les performances du fond et les investisseurs engagés dans ce fond ? Voici comment Morningstar l'explique : pendant les années où les actions ont augmenté, la plupart des investisseurs ont ajouté plus d'argent. Pendant les années où les actions ont chuté, ils ont ajouté moins d'argent ou ils ont vendu. À noter que l'écart de performance était encore plus important pour les investisseurs engagés dans des fonds gérés activement (gestion pilotée).
Alors, c'est bien beau cette histoire et ces chiffres, mais quel est le meilleur tip boursier au monde ? C’est celui qui aide le plus grand nombre de personnes sur la plus longue durée :
Détenez un portefeuille diversifié de fonds indiciels ou d'ETF indiciels. Si vous le pouvez, ajoutez de l'argent chaque mois. Si vous avez prévu une grosse somme à investir, faites-le tout de suite (67% du temps, l'investissement en 1 fois d'une grosse somme surperforme un investissement lissé sur plusieurs mois de cette même grosse somme. Faites-le si vous vous sentez assez solide psychologiquement. Comme nous avons tendance à sous-estimer notre résilience sur les marchés financiers, ne faites pas ça si vous débutez en Bourse). N'essayez pas de timer le marché. En d'autres termes, n'essayez pas de deviner les meilleurs moments pour investir et les meilleurs moments pour vendre. Après tout, le succès à long terme dépend de votre relation avec... les chamallows...
Okay, le rédacteur de cet article est encore parti en plein délire. Laissez-moi vous présenter ou vous rappelez une expérience que vous avez probablement déjà vue ou entendu. Dans les années 60, Walter Mischel, psychologue chercheur à l'université de Stanford et son équipe ont lancé une série d'expériences psychologiques sur des enfants d'âge préscolaire. Les collègues de Mischel isolaient un enfant dans une salle et disposaient sur une table un chamallow. Oui, c'était l'un des bonbons préféré des enfants de cette époque. Le chercheur quittait la salle. Mais avant, il donnait cette consigne à l'enfant : si l'enfant n'avait pas mangé le chamallow au moment où il revenait, c'est-à-dire 15 à 20 minutes plus tard, il en recevrait un deuxième.
Résultats : la plupart des enfants ne pouvaient pas attendre. Des années plus tard, Mischel a appris que les enfants qui mangeaient le chamallow avant le retour du chercheur réussissaient moins bien à l'âge adulte. Ils étaient moins en forme physiquement. Ils avaient moins d'argent. Les imageries IRM révélaient que leur cortex préfrontal était moins développé que chez les adultes qui se contrôlaient dans l'expérience lorsqu'ils étaient enfants (pour rappel le cortex pré frontal est notamment impliqué dans l'inhibition et le contrôle de soi).
Mais Mischel a vite appris qu'il pouvait renforcer la maîtrise de soi d'un enfant s'il lui apprenait à ignorer le chamallow. Lorsque les enfants se concentraient sur autre chose, cela augmentait leurs chances de gagner un deuxième chamallow.
Cela concerne également les objectifs financiers. Comme ce chamallow, vous devriez ignorer les mouvements boursiers. Ignorez également toutes les prévisions boursières et analyses d'experts.
Oui, vous avez travaillé dur pour votre argent. Oui, il est tentant de suivre et de timer le marché. Mais éloignez-vous de ceci. Si vous ressentez le besoin de vérifier la valeur de votre portefeuille en période de ralentissement ou de crise, faites plutôt un tour à pied ou a vélo. Passez du temps avec vos enfants. Sortez dîner avec vos amis. Méditez ou faites du yoga. Ignorez ce chamallow. Tenez-vous en à votre plan long terme. Ne laissez pas le vieux sorcier nourrir son cynisme, vous distraire et vous jouez un mauvais tour.
En conclusion, quel que soit le type d'investissement, ayez un plan et tenez-vous y.