Plan Épargne Action (PEA), Assurance Vie (AV), Plan Épargne Retraite (PER), Compte Titre Ordinaire (CTO), tant de produits aussi intéressants que nébuleux lorsqu’on débute. Vous n’avez pas pu passer à côté d’un démarchage de votre conseiller bancaire d’un conseiller en gestion de patrimoine pour souscrire à l’un de ces produits.
Pour y voir plus clair je vous propose de les voir comme des enveloppes fiscales. Car oui, c’est bien de cela qu’il s’agit : de supports d’investissement qui diffèrent entre autres et surtout par leur fiscalité.
Commençons par le PEA :
Le PEA est un produit vous permettant d’investir dans des produits financiers comme des actions, obligations ou encore ETF. Si ce vocabulaire vous est étranger vous pouvez aller regarder cette vidéo et lire cet article sur les ETF.
Vous pouvez ouvrir ce produit dans votre banque ou chez des intermédiaires en ligne. La particularité de ces derniers : les frais. En effet, l’idée sera d’aller chercher le PEA chez l’intermédiaire qui a le moins de frais. Si vous avez souscrit chez un intermédiaire avec trop de frais, pas de panique, le PEA se transfère ! Ce PEA peut être géré en gestion libre ou pilotée, c’est-à-dire que vous déléguez le choix des produits. La gestion libre, vous permet de choisir vous-même vos produits et cela n’est pas bien sorcier ! Je vous redirige vers cette vidéo, vous allez vite comprendre !
Fiscalité :
Ce produit est l’enveloppe avec la meilleure fiscalité. En effet, après 5 ans d’ouverture, la fiscalité n’est que de 17,2% sur les plus-values, ceci correspondant aux prélèvements sociaux. Vous pouvez acheter et vendre comme bon vous semble, tant que l’argent reste au sein de cette enveloppe, sans fiscalité. Tant que vous ne retirez rien de cette enveloppe dans les 5 premières années, les avantages fiscaux sont conservés. Sinon, si vous sortez de l’argent dans les 5 premières années vous serez imposé à 30% sur la plus-value (17,2, % + 12,8 % forfait impôt sur le revenu) et le PEA sera fermé.
Pourquoi ? :
Le PEA est un outil de placement long terme. Bien que limité à 150 000 euros de versements, c’est l’enveloppe clé quand on débute pour se constituer une rente ou un capital pour la retraite via l’investissement dans les marchés financiers. Encore une fois, pour mieux mentaliser tout ceci, je vous invite grandement à voir cette vidéo.
Même si vous ne savez pas encore y investir, l’idée est d’ouvrir un PEA chez votre intermédiaire préféré (celui avec le moins de frais) pour commencer à faire courir le délai des 5 ans. Le PEA étant réglementé, les produits achetables au sein du PEA sont les mêmes entre les intermédiaires. Seuls les frais varient. Au niveau des intermédiaires à moindres frais, on retrouvera Bourse Direct, Fortuneo, Boursorama, B for Bank et le PEA bancaire du Crédit Agricole (oui, oui c’est une exception parmi les banques). Cette liste est non exhaustive et chaque année l’intermédiaire le moins cher change.
L’AV :
L’assurance vie est aussi un produit vous permettant d’investir dans des produits financiers comme des actions, obligations ou encore ETF. Vous pouvez aussi y acheter de l’immobilier papier via des SCPI (Société civile de placement immobilier). Si cela ne vous parle pas, vous pouvez lire cet article.
Vous pouvez en ouvrir une chez votre banque ou chez des intermédiaires en ligne. Et encore une fois, la particularité de ces dernières : les frais. Si vous avez souscrit chez un intermédiaire avec trop de frais, il faudra cette fois-ci fermé l’AV. Une AV n’est pas transférable d’un assureur à l’autre. L’idée est toujours d’aller aux frais les moindres. Néanmoins sur ce point, il est peut-être préférable d’aller vers une AV bancaire si votre objectif est de nouer des liens pour avoir accès à un ou plusieurs emprunts immobiliers pour faire du locatif. Pour votre résidence principale ce n’est pas nécessaire, tant la concurrence entre les banques est féroce et que le prêt immobilier pour résidence principale reste un produit d’appel.
L’AV peut aussi être en gestion libre ou pilotée.
La particularité de l’AV est que vous ne possédez aucun des produits dans lesquels vous investissez. Vous possédez un contrat, pas les produits. Aussi, l’AV comme le PER, est soumise à la loi Sapin 2. Je vous laisse voir ce qu’il en est mais en résumé : en cas de difficultés financières de l’assureur ou de l’Etat français, vos avoirs peuvent être gelés. Impossible aussi selon la loi, d’arbitrer, c’est-à-dire revendre vos produits pour en racheter d’autres. Seules persistent les rentes viagères pour ne pas totalement bloquer l’économie. Pour information, cette loi Sapin 2 ne s’applique pas au Luxembourg et l’ouverture d’une AV au Luxembourg est une possibilité. La fiscalité est celle du pays de résidence, donc de la France si vous vivez en France. Le ticket d’entrée est cependant très élevé, de l’ordre de 100 000€.
Fiscalité :
L’AV est une enveloppe fiscale vous permettant d’avoir une fiscalité réduite après 8 ans d’ancienneté. A l’issue de ces 8 années, vous bénéficiez d’un abattement de 4 600€ par personne (9 200€ pour un couple) sur les plus-values et n’êtes imposé qu’à 24,7% (7,5 % forfait impôt + 17,2 % de prélèvements sociaux).
Vous pouvez acheter et vendre des produits comme bon vous semble au sein de cette enveloppe, sans fiscalité. La fiscalité varie selon l’année d’ancienneté si vous retirez de l’argent de cette AV. Vous avez le détail ici.
Pourquoi ?
L’AV est une historiquement une enveloppe créée pour couvrir certains risques de la vie et surtout le décès. C’est une enveloppe d’investissement long terme. C’est à la base un outil de transmission de patrimoine avec certains avantages. Contrairement au PEA, les versements en AV ne sont pas limités. Même s’il est coutume de dire que le PEA reste le produit phare pour la retraite, selon les situations il sera préférable d’aller en AV. Par exemple, si vous avez 45-50 ans, des enfants et que vous avez de grosses sommes à investir maintenant ou dans le futur et que la transmission est un point important pour vous, il vaudra peut-être mieux investir en priorité dans une AV. Pour les plus fortunés, la solution Luxembourg existe bel et bien. En aparté, pour avoir accès à ceci, il faut souvent passer par un intermédiaire. Cet intermédiaire est souvent réemmuré pour la mise en relation d’une manière ou d’une autre. En commission ou au forfait selon une lettre de mission de gestion patrimoniale. La solution 2 est souvent la moins chère sur le long terme bien que trop rare dans le monde de la gestion de patrimoine. Des acteurs comme Prosper Conseil sont sur ce mode de rémunération, au forfait.
Que vous investissiez ou pas en AV, l’idée est d’en ouvrir une chez un intermédiaire à moindres frais pour prendre date et faire tourner le chronomètre des 8 ans... On retrouve pour les AV, Linxea, Placement direct, Lucya Cardiff par exemple.
Le PER :
Le PER est une enveloppe créée pour inciter les Français à investir pour leur retraite. L’idée est de déduire de l’assiette imposable une somme qui sera placée sur des produits financiers (actions, obligations, ETF…) voire des SCPI pour certains intermédiaires. Attention, si pendant la vie active vous décidez en effet de déduire de l’assiette imposable les versements fait pour le PER, il existe une fiscalité de sortie, à l’âge de la retraite. Si vous n’avez pas déduit les versements, la fiscalité de sortie change.
Pour faire très simple, les versements sont limités tous les ans selon vos revenus.
Le PER ne peut se débloquer qu’à l’âge légal de la retraite sauf si accident de la vie ou acquisition de la résidence principale. Vous pouvez sortir en rente viagère ou en capital.
Je vous laisse regarder la vidéo bourse pour la fiscalité ou lire cet article.
Le PER est transférable, si vous avez l’impression d’avoir trop de frais chez un intermédiaire.
Pourquoi ?
Le PER est une enveloppe à effet tunnel. Cela veut dire que l’argent est bloqué jusqu’à l’âge légal de la retraite qui peut changer. C’est donc un investissement très long terme. Le choix des produits pour investir est aussi plus limité. Vous avez comme intermédiaire à moindres frais, Linxea et Placement direct par exemple. Lorsque j’évoque les frais, pour toutes les enveloppes je fais surtout référence aux frais de versement (ne doit plus exister de nos jours), de gestion, d’arrérages (de versement de rente), d’arbitrage (changer un produit par un autre).
Le PER du fait de son fonctionnement fiscal est conseillé aux personnes ayant un haut taux marginal d’imposition (TMI) lors de la vie active et qui seront sur un taux inférieur à la retraite.
Le CTO :
Le CTO est l’enveloppe la plus flexible de toute. Vous avez accès à tous les produits financiers existants selon l’intermédiaire. Actions, obligations, ETF etc… Vous pouvez tout acheter. Y compris des SCPI cotées en Bourse que l’on appelle SIIC (Société d’Investissement Immobilier Cotée). La fiscalité est la moins avantageuse avec une taxation à 30% des plus-values (12,8 % forfait impôt et 17,2 % de prélèvement sociaux).
Les versements ne sont pas limités.
L’intermédiaire avec le moins de frais à ce jour et ayant le plus de fonctionnalités est Interactive Brokers. Suivi de près par De Giro.
Pourquoi ?
Le CTO peut être investi en tout temps. C’est une bonne enveloppe pour faire suite à un PEA dont les plafonds de versements ont été atteints. C’est aussi une bonne enveloppe pour choisir des produits afin de couvrir son exposition aux ETF actions. Les produits détenus dans votre CTO peuvent être transférés vers un autre CTO.
Chaque situation est différente. Mais j’espère avoir pu vous délivrer une comparaison des produits et surtout des raisons pouvant amener à ouvrir telle ou telle enveloppe.